La nuit œuvrait depuis longtemps pour favoriser les traquenards et les mensonges propices aux ombres malveillantes. Dans le campement, mes frères d’armes combattaient les multiples démons qui peuplent leurs cauchemars. Seuls le Moustique et le Buffle n’étaient pas rentrés de leur virée nocturne. Sans doute passeraient-ils la nuit dans un tripot malfamé.
Quand ils ne sont pas occupés à se chercher des noises, ces deux là font la paire pour détrousser aux dés les marins de passage.
Je n’arrivais pas à trouver le sommeil, j’avais passé une sale journée. J’ai donc pris ma plume pour retranscrire notre échec cuisant de l’après-midi contre un griffon ... On avait subit de sacrées pertes, le piaf s’était révélé plus résistant que prévu. On a beau dire sage comme un hippogriffe, la bestiole n’avait pas hésité à faire preuve de sauvagerie pour sa survie. Normal me direz-vous, personne n’ouvre les bras devant l’ennemi et salut l’arme qui lui ôte la vie. C’est sur, seulement au moment de passer à l’attaque, ya toujours cette petite pensée stupide « t’inquiète t’es l’plus fort, c’est qu’un monstre sans cervelle. » qui traverse votre esprit. D’où l’désarroi lorsque le monstres en question lacère de ses griffes empoisonnées plusieurs de vos camarades et se révèle plus intelligent que prévu. Le soir, personne n’avait eut le cœur à festoyer. Eternia était de nous tous la plus à plaindre. Beaucoup de ses bêtes avaient mis un point final à leur destinée.
Shrrg ... Shrrg ... Shrrg ... Le bruit a attiré mon attention. L’éclat livide de la pleine lune a dessiné sur la toile de ma tente une haute silhouette rachitique. La Peur a lâché sur moi sa meute de chiens enragés et leur haleine glacée à saisi d’effroi mon corps engourdi.
.
Shrrg ... Shrrg ... Shrrg ... C’était un bruit venu de l’au-delà, un bruit qui devançait la mort. Je connaissais ce son funèbre, je l’avais déjà entendu. Un Nécrop ! Dans notre campement ! Bordel !
J’ai foncé vers ma couche pour réveiller mon mari. Ecce-Deus c’est son nom. Un poil mégalo le type pour porter un nom pareil me direz-vous... Pas vraiment, c’est juste un pseudo pour paraitre plus important auprès des puissants et obtenir d’eux ce qu’il désire. Pour un forintien cela semble logique, car la ruse fait vibrer ses méninges 24h00 sur 24. On compare les forintiens aux chats de l’antiquité qui gouvernaient les régions du sud, entre la péninsule des gnomes et le delta d’Entaria. D’après la rumeur, ils en seraient les descendants direct, d’où cette agilité, ces yeux en forme d’amande et cette pilosité abondante qui les caractérise. Vous trouverez d’ailleurs dans chaque cité forintienne une statue en l’honneur d’Atala, reine des félidés. Dans les veines de mon mari coule ce sang vif et indomptable. Si vous vous rendez au village qui borde la rivière Goz, là où les huiles du royaume viennent en villégiature, vous le croisiez peut-être en train de discuter avec le gotha ou encore de provoquer en duel ses adversaires pour montrer sa valeur. Aussi talentueux pour draguer les minettes que pour vous dégoter les tenues de combat dernier cris. Ça fait longtemps que j’ai arrêté de le suivre dans ses calculs pour trouver les meilleurs équipements, trop compliqué. Peux pas dire qu’il ramène beaucoup de tune mais il a d’autres qualités et il me plait tel qu’il est.
J’ai donc foncé vers lui, ses ronflements rappelaient un orage lointain...
« Réveille-toi ! Ai-je murmuré. Bon sang, par toutes les matrones d’Alwatath tu vas te réveiller ! »
Le sommeil de mon mari maintenait son emprise avec une facilité déroutante. C’était une bataille perdue d’avance. Comme dit le dicton « chat qui dort fait concurrence aux morts ».
Sans trop réfléchir j’ai enfilé à la hâte ma cape et la peur au ventre je me suis engouffrée dans l’obscurité. Fallait prévenir le chef au plus vite. La vue de sa tente éclairée m’a rassuré, il ne dormait pas. Peut-être avait-il lui aussi senti la présence du nécrop ....
« Chef, c’est Eriaka, je peux entrer ? C’est important. »
« Entre. »
Quand j’ai soulevé la tenture, il se tenait assis sur son coffre, tout habillé comme s’il s’apprêtait à partir au combat. Y’avait une étrange lueur dans ses yeux, la lueur d’un type qui s’apprête à vous jouer une farce qu’il sera le seul à trouver de bon goût. J’ai pas aimé, mais la raison de ma visite était plus importante, j’ai donc relégué dans un coin poussiéreux de ma cervelle mes doutes.
« On a un gros problème patron ! Un nécrop se ballade dans le campement ! »
« Un nécrop, vraiment ? »
Ptin il était vraiment trop calme, la nouvelle aurait dû l’alarmer autant que moi. La Guilde ne recrutait pas de nécrop, c’était le règlement. Ces types, on ne pouvait pas leur faire confiance. Ils avaient la faculté de devenir invisible durant les combats, en profitaient pour fouiller dans vos poches ou encore vous foutre la main aux fesses ! Mais pire que tout c’était des macchabés, à l’apparence morbide car dépourvu de chair, revenues pour faire la nique à leur destiné et continuer de vivre.
« Ouè, ai-je insisté. Un sac d’os se tape l’incruste ! Faut faire quelque chose ! »
C’est alors que son regard s’est fixé sur un point sombre de la tente, une ombre s’est mise à bouger.
« Un nécrop dans ce genre ? » a demandé le chef d’un ton amusé.
L’ombre filiforme s’est avancée dans la lumière, révélant un guerrier Nécrop.
« Gribouille, c’est comme ça que me surnomme le chef ... je déteste, je te présente Led. Il rejoint la Guilde. »
J’ai cru déceler dans le visage osseux du nécrop un sourire démoniaque. Bien qu’à cet instant les chiens enragés de la Peur dévoraient mes entrailles, je ne me suis pas écroulée.
« P’tin patron vous n’allez pas enrôler un macchabée ! C’est contraire au règlement ! »
« C’est moi qui fait le règlement bordel ! Le vieux était furax. Après le fiasco d’aujourd’hui j’enrôle qui je veux ! »
J’ai hésité à poursuivre... Je risquais fort de m’attirer les foudres du patron... Puis d’un coup la trombine poilue du Buffle s’est dessinée dans ma tête.
« Et pour Plomb vous comptez faire comment ? Vous croyez ptêtre qu’il va l’accepter sans rien dire ? »
Plomb vouait une haine sans égale pour les nécrops... L’un d’eux avait tué ses parents lorsqu’il était enfant.
« J’y ai déjà réfléchi. Il va aller faire un séjour sur l’ile d’Ambilol étudier les plantes venimeuses de la forêt. »
« J’suis pas sure que le toubib apprécie beaucoup. »
« Je me contrefous de ce que pense le toubib ! Bordel, ça leur fera pas de mal à ces deux là d’être séparés un temps ! »
« Ouè mais... »
« Ya pas de mais ! J’suis crevé, j’veux dormir alors tire-toi. »
J’ai balancé mon regard le plus noir au nécrop, ce salaud ma salué avec une condescendance pleine de sournoiserie comme s’il se foutait de moi. J’ai tourné les talons, et suis repartie en fulminant.
Quand ils ne sont pas occupés à se chercher des noises, ces deux là font la paire pour détrousser aux dés les marins de passage.
Je n’arrivais pas à trouver le sommeil, j’avais passé une sale journée. J’ai donc pris ma plume pour retranscrire notre échec cuisant de l’après-midi contre un griffon ... On avait subit de sacrées pertes, le piaf s’était révélé plus résistant que prévu. On a beau dire sage comme un hippogriffe, la bestiole n’avait pas hésité à faire preuve de sauvagerie pour sa survie. Normal me direz-vous, personne n’ouvre les bras devant l’ennemi et salut l’arme qui lui ôte la vie. C’est sur, seulement au moment de passer à l’attaque, ya toujours cette petite pensée stupide « t’inquiète t’es l’plus fort, c’est qu’un monstre sans cervelle. » qui traverse votre esprit. D’où l’désarroi lorsque le monstres en question lacère de ses griffes empoisonnées plusieurs de vos camarades et se révèle plus intelligent que prévu. Le soir, personne n’avait eut le cœur à festoyer. Eternia était de nous tous la plus à plaindre. Beaucoup de ses bêtes avaient mis un point final à leur destinée.
Shrrg ... Shrrg ... Shrrg ... Le bruit a attiré mon attention. L’éclat livide de la pleine lune a dessiné sur la toile de ma tente une haute silhouette rachitique. La Peur a lâché sur moi sa meute de chiens enragés et leur haleine glacée à saisi d’effroi mon corps engourdi.
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Shrrg ... Shrrg ... Shrrg ... C’était un bruit venu de l’au-delà, un bruit qui devançait la mort. Je connaissais ce son funèbre, je l’avais déjà entendu. Un Nécrop ! Dans notre campement ! Bordel !
J’ai foncé vers ma couche pour réveiller mon mari. Ecce-Deus c’est son nom. Un poil mégalo le type pour porter un nom pareil me direz-vous... Pas vraiment, c’est juste un pseudo pour paraitre plus important auprès des puissants et obtenir d’eux ce qu’il désire. Pour un forintien cela semble logique, car la ruse fait vibrer ses méninges 24h00 sur 24. On compare les forintiens aux chats de l’antiquité qui gouvernaient les régions du sud, entre la péninsule des gnomes et le delta d’Entaria. D’après la rumeur, ils en seraient les descendants direct, d’où cette agilité, ces yeux en forme d’amande et cette pilosité abondante qui les caractérise. Vous trouverez d’ailleurs dans chaque cité forintienne une statue en l’honneur d’Atala, reine des félidés. Dans les veines de mon mari coule ce sang vif et indomptable. Si vous vous rendez au village qui borde la rivière Goz, là où les huiles du royaume viennent en villégiature, vous le croisiez peut-être en train de discuter avec le gotha ou encore de provoquer en duel ses adversaires pour montrer sa valeur. Aussi talentueux pour draguer les minettes que pour vous dégoter les tenues de combat dernier cris. Ça fait longtemps que j’ai arrêté de le suivre dans ses calculs pour trouver les meilleurs équipements, trop compliqué. Peux pas dire qu’il ramène beaucoup de tune mais il a d’autres qualités et il me plait tel qu’il est.
J’ai donc foncé vers lui, ses ronflements rappelaient un orage lointain...
« Réveille-toi ! Ai-je murmuré. Bon sang, par toutes les matrones d’Alwatath tu vas te réveiller ! »
Le sommeil de mon mari maintenait son emprise avec une facilité déroutante. C’était une bataille perdue d’avance. Comme dit le dicton « chat qui dort fait concurrence aux morts ».
Sans trop réfléchir j’ai enfilé à la hâte ma cape et la peur au ventre je me suis engouffrée dans l’obscurité. Fallait prévenir le chef au plus vite. La vue de sa tente éclairée m’a rassuré, il ne dormait pas. Peut-être avait-il lui aussi senti la présence du nécrop ....
« Chef, c’est Eriaka, je peux entrer ? C’est important. »
« Entre. »
Quand j’ai soulevé la tenture, il se tenait assis sur son coffre, tout habillé comme s’il s’apprêtait à partir au combat. Y’avait une étrange lueur dans ses yeux, la lueur d’un type qui s’apprête à vous jouer une farce qu’il sera le seul à trouver de bon goût. J’ai pas aimé, mais la raison de ma visite était plus importante, j’ai donc relégué dans un coin poussiéreux de ma cervelle mes doutes.
« On a un gros problème patron ! Un nécrop se ballade dans le campement ! »
« Un nécrop, vraiment ? »
Ptin il était vraiment trop calme, la nouvelle aurait dû l’alarmer autant que moi. La Guilde ne recrutait pas de nécrop, c’était le règlement. Ces types, on ne pouvait pas leur faire confiance. Ils avaient la faculté de devenir invisible durant les combats, en profitaient pour fouiller dans vos poches ou encore vous foutre la main aux fesses ! Mais pire que tout c’était des macchabés, à l’apparence morbide car dépourvu de chair, revenues pour faire la nique à leur destiné et continuer de vivre.
« Ouè, ai-je insisté. Un sac d’os se tape l’incruste ! Faut faire quelque chose ! »
C’est alors que son regard s’est fixé sur un point sombre de la tente, une ombre s’est mise à bouger.
« Un nécrop dans ce genre ? » a demandé le chef d’un ton amusé.
L’ombre filiforme s’est avancée dans la lumière, révélant un guerrier Nécrop.
« Gribouille, c’est comme ça que me surnomme le chef ... je déteste, je te présente Led. Il rejoint la Guilde. »
J’ai cru déceler dans le visage osseux du nécrop un sourire démoniaque. Bien qu’à cet instant les chiens enragés de la Peur dévoraient mes entrailles, je ne me suis pas écroulée.
« P’tin patron vous n’allez pas enrôler un macchabée ! C’est contraire au règlement ! »
« C’est moi qui fait le règlement bordel ! Le vieux était furax. Après le fiasco d’aujourd’hui j’enrôle qui je veux ! »
J’ai hésité à poursuivre... Je risquais fort de m’attirer les foudres du patron... Puis d’un coup la trombine poilue du Buffle s’est dessinée dans ma tête.
« Et pour Plomb vous comptez faire comment ? Vous croyez ptêtre qu’il va l’accepter sans rien dire ? »
Plomb vouait une haine sans égale pour les nécrops... L’un d’eux avait tué ses parents lorsqu’il était enfant.
« J’y ai déjà réfléchi. Il va aller faire un séjour sur l’ile d’Ambilol étudier les plantes venimeuses de la forêt. »
« J’suis pas sure que le toubib apprécie beaucoup. »
« Je me contrefous de ce que pense le toubib ! Bordel, ça leur fera pas de mal à ces deux là d’être séparés un temps ! »
« Ouè mais... »
« Ya pas de mais ! J’suis crevé, j’veux dormir alors tire-toi. »
J’ai balancé mon regard le plus noir au nécrop, ce salaud ma salué avec une condescendance pleine de sournoiserie comme s’il se foutait de moi. J’ai tourné les talons, et suis repartie en fulminant.
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